Gladys Winkler Docourt, notre nouvelle directrice, fait le bilan de ses 100 premiers jours chez Creapole.
Comment s’est passé le premier jour ?
Frédéric Baetscher, mon prédécesseur, m’avait parlé du fonctionnement de Creapole, des dossiers en cours, des partenariats. J’avais aussi rencontré l’équipe à plusieurs reprises. J’étais donc déjà plus ou moins au courant des défis lorsque je suis arrivée “officiellement”.
Durant ce premier jour, l’équipe était là et m’a expliqué différents éléments organisationnels. J’ai aussi rencontré les équipes d’EDJ et de la Fondation O2, puisque nous partageons les mêmes bureaux. Pour le reste, un premier jour n’est jamais extraordinaire, avec la configuration de l’ordinateur, se familiariser avec les lieux...
Comment vous êtes-vous intégrée à l’équipe déjà en place ?
Je crois pouvoir dire que le courant passe bien. Nous échangeons régulièrement sur les dossiers, mais aussi plus largement sur les sujets d’actualité. Nous avons des points d’équipe hebdomadaires. On commence en principe avec un tour d’inclusion. On teste différents formats. Ca surprend quelques fois l’équipe. Mes collègues jouent le jeu. On adapte d’une fois à l’autre. On aborde ensuite différentes questions. Par exemple, les événements auxquels on a participé, ce qu’on y a appris, en quoi ça peut nous influencer, quels liens on peut faire avec des dossiers en cours. Avec ces séances, on progresse donc à la fois en tant qu’équipe et en tant qu’organisation.
Dans notre interview qui présentait vos ambitions, vous avez parlé d’aborder les débuts dans votre poste de directrice par une phase d’empathie. Qu'est-il ressortis de tous les entretiens que vous avez réalisés jusqu'ici ?
J’ai rencontré des entreprises de toutes tailles mais aussi des partenaires publics et privés ainsi que d’autres acteurs, du canton et de l’extérieur. C’est important pour moi de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs. J’essaie de me déplacer et de rencontrer les gens en présentiel. Mais lorsque c’est à l’extérieur du canton, le plus souvent, la réunion se fait en visio. Ca permet un gain de temps incroyable !
J’ai également participé à différents webinaires et événements pour comprendre les tendances qui vont impacter les PME de demain. Cette anticipation est pour moi indispensable. Creapole doit répondre aux besoins des PME aujourd’hui et également leur donner quelques clés face aux enjeux de demain. Autant dire que mon agenda est passablement rempli ! Mes collègues me suggèrent quelquefois d’alléger mes journées.
Quels sont les projets concrets que vous avez rapidement pu mettre en place en 100 jours ?
Très concrètement, Creapole a notamment adhéré à la Fabrique de l’agilité. Ca nous donne accès à toute une série d’événements pour partager de bonnes pratiques et en faire ensuite profiter nos clients. Les titiller aussi sur ce qu’implique l’agilité organisationnelle et ses multiples dimensions.
J’ai eu l’opportunité de travailler en réseau pour faciliter la journée du personnel de l’AJAM. C’était un projet enthousiasmant et en même temps très exigeant, avec près de 120 participants ! Le but d’intérêt général de cette association n’enlève rien au fait que ce type de structures a des contraintes similaires à celles des entreprises. Elles ont des clients et de multiples parties prenantes.
Nous sommes également en train d’élaborer une stratégie pour les 4 à 5 prochaines années. Le conseil d’administration s’est penché sur une première version et on doit maintenant itérer en rencontrant différents partenaires. C’est du concret sur le fond et sur la forme. Le conseil d’administration a en effet dû mouiller sa chemise et travailler en atelier toute une matinée!
Le projet SwissRenov était aussi dans votre agenda ces trois premiers mois. Comment le démarrage se passe-t-il ? Quels sont les grands défis pour Creapole en lien avec cet ambitieux projet ?
Faire travailler dans un but commun 31 partenaires, de langue et culture différentes, c’est un challenge ! Les Hautes Ecoles ont leur propre vocabulaire, leur rythme et leurs exigences de recherches. Ce sont elles qui perçoivent les fonds Innosuisse. Les entreprises sont en contact au quotidien avec des clients, elles ont des exigences de rentabilité. Et elles payent pour participer au projet. La réalité des uns et des autres est très différente ! La communication représente donc un aspect essentiel. C’est d’ailleurs ma collègue Franziska Zenger qui gère toute cette partie.
En réfléchissant avec plusieurs parties prenantes importantes du projet, nous avons pris conscience que les partenaires ne se connaissaient pratiquement pas et que les attentes des uns et des autres n’étaient pas claires. Nous avons ainsi mis sur pied un atelier participatif pour rappeler les grandes lignes du projet et définir ensemble comment faire de SwissRenov un succès. Des éléments extrêmement concrets ont émergé, comme organiser davantage d’événements en ligne et en présentiel. Mais aussi le besoin de s’ouvrir sur l’extérieur, en dialoguant avec des experts et en intégrant la société, en lui présentant le projet, pour qu’elle soit pleinement consciente des enjeux.
La propriété intellectuelle représente un autre aspect-clé. Qui va profiter des brevets éventuels, des licences ? Et dans quels domaines ? Nous avons jusqu’à mi-juillet pour conclure une convention entre tous les partenaires, qui sera ensuite soumise à Innosuisse.
Comment voyez-vous les perspectives de Creapole pour ces prochains mois ?
Creapole doit contribuer à faire émerger la PME jurassienne de demain. Elle sera ancrée dans le territoire, pleinement connectée avec sa communauté. Tout étant ouverte sur l’extérieur. Elle aura des pratiques durables, valorisera ses collaborateurs et travaillera de manière agile. La hiérarchie sera plus plate.
Une fois que la stratégie aura été plus ou moins définie, nous allons nouer des partenariats pour que cette vision se réalise. Creapole a un rôle à jouer pour que notre territoire s’inscrive pleinement et durablement dans la transition en cours. Pour y arriver, nous allons concrétiser différents axes de développement. Nous continuons bien sûr d’accompagner les entreprises et créateurs d’entreprises ! Nous allons cependant innover au niveau des formats et proposer d’autres prestations, à savoir toute une partie vision, stratégie, transformation vers de nouveaux modes de travail. La durabilité représente un autre axe essentiel. L’économie circulaire en particulier. Le Jura a vraiment une carte à jouer. Creapole doit y contribuer.
Nous allons refaire notre site internet et publier différents documents en ligne. Nous avons également décidé de formaliser et standardiser le processus de collaboration avec les clients. L’objectif est d’allouer au mieux nos ressources et délivrer des prestations à forte valeur ajoutée à nos clients.
Et vos perspectives à vous ?
Je vais continuer ce que j’ai entrepris, avec beaucoup de plaisir et d’enthousiasme ! Je vais continuer mes rencontres. J’aimerais également me former davantage autour de l’économie circulaire et apporter une dimension supplémentaire aux entreprises avec cette corde-là. J'ai suivi une formation de la Fabrique de l’agilité sur le diagnostic organisationnel. Conjuguées à mes connaissances actuelles, ces nouvelles compétences me donneront des atouts supplémentaires pour accompagner les entreprises dans leur transformation.