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Lionel Socchi, un homme pragmatique au service des entreprises jurassiennes

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À propos de vous

Où avez-vous grandi ?

Tessinois d’origine par mon grand-père, je suis né et ai passé toute mon enfance dans le Jura.

Quel est votre cursus / parcours professionnel ?

Après une formation bancaire complétée par un bachelor en économie, j’ai travaillé de nombreuses années dans ce secteur, notamment à Zürich, Neuchâtel et Lausanne.
J’ai ensuite travaillé dans le domaine de la formation professionnelle au sein de l’Etat jurassien avant d’être engagé en 2010 à la Promotion économique où j’ai pris la responsabilité de la structure en 2019.

Quel est votre rôle au sein de la Promotion Economique du Canton du Jura ?

En tant que responsable de cette unité, il s’agit tout d’abord de coordonner et répartir l’activité entre les différents chefs de projets ceci en tenant compte du cadre qui nous est donné pour mettre en œuvre une politique de développement économique.

Et quel est celui de la Promotion Economique
du Canton du Jura ?

Le rôle dédié à la promotion économique est de proposer et mettre en œuvre des mesures permettant d’améliorer les conditions cadres et les soutiens financiers et fiscaux en faveur des PME.
Ces mesures concernent non seulement des projets provenant de l’extérieur du canton, mais également et surtout, sont le fait des entreprises implantées dans le canton qui se développent.
À ce titre, j’accorde une attention toute particulière à ce que notre tissu économique local bénéficie d’un service public, en tout cas pour ce qui concerne mon unité, de premier ordre.


À propos du soutien du Service de l’économie et de l’emploi et de la Promotion économique

Que fait concrètement la Promotion économique et quelles sont par exemple vos activités au sein de celle-ci ?

Fonctionnant comme guichet unique au service des entreprises, les sollicitations sont très diverses. Notre rôle est avant tout de conseiller et orienter les personnes qui font appel à nos services vers les bons interlocuteurs et les bons outils. À ce titre, nous nous appuyons en cas de besoin sur un réseau constitué de diverses entités telles que Creapole ou BaselArea.

Il m’arrive, par exemple, de devoir accompagner dans la même journée un prestataire touristique qui souhaite investir dans sa structure, renseigner une grande entreprise industrielle sur les possibilités de soutien financiers que nous offrons pour réussir son internationalisation et enfin discuter avec mes collègues du département de l’équipement de problématiques d’aménagement du territoire par rapport à un dossier particulier.
C’est cette variété et ces contacts qui font la richesse de ma fonction. 

Quelles sont les aides / soutiens à disposition des entreprises ?

Comme relevé plus haut, nous disposons de certains moyens financiers et fiscaux pour favoriser l’émergence de certains projets sur notre territoire. Par contre, de par mon expérience, je constate souvent que les entreprises qui font appel à nos services recherchent bien plus que des soutiens financiers.
La mise en contact avec les acteurs de l’économie régionale, l’aide pour la recherche de locaux ou encore l’accompagnement lors des démarches avec l’administration publique font partie des prestations que nous offrons qui sont grandement appréciées.
Ce travail avec le réseau que j’ai pu constituer au fil des années est la base de notre activité. Dans un canton de la taille du canton du Jura, ce carnet d’adresses permet d’offrir une réactivité bienvenue à tout porteur de projet.

À quel moment une aide peut-elle être octroyée ?

Nos aides et accompagnements peuvent être offerts dans l’ensemble des cycles de vie de l’entreprise, pour autant bien sûr qu’un projet concret et réaliste soit envisagé.

Quelles sont les conditions pour l’obtenir ?

Nous visons essentiellement l’accompagnement et le soutien aux entreprises à forte valeur ajoutée. Nous sommes également attentifs à ne pas, en accordant des aides, favoriser l’une ou l’autre entreprise sur des marchés fortement concurrentiel (distorsion de concurrence).
Par contre toute entreprise qui aura besoin d’un conseil obtiendra une réponse de notre part, sans distinction aucune de son domaine d’activité.

Quel est le lien entre la Promotion Economique du Canton du Jura (PECO) et Creapole ?

Comme dit, PECO joue le rôle de guichet unique et peut réorienter un porteur de projet vers une autre structure mieux à même de répondre à ses besoins. C’est par exemple le cas lorsqu’un porteur de projet vient se renseigner pour des aides financières et que nous sentons que son projet n’a pas été suffisamment murit et étudié.
Nous lui conseillons alors de se tourner vers Creapole pour obtenir un coaching pour l’élaboration de son business plan. Les prestations de Creapole permettent aussi de « challenger » le porteur de projet et évite de se lancer dans la création d’une société qui n’aurait aucune chance de succès.
Une fois les objectifs fixés avec Creapole atteints, souvent ce porteur reviendra chez nous pour la mise en œuvre de son projet et le financement de celui-ci.


À propos de la crise sanitaire liée au Covid-19

Comment la crise sanitaire a-t-elle affecté l’attribution des aides ?

Nous avons constaté, et c’est tout à fait naturel, une baisse drastique des demandes en matière d’aides financières pour le développement de nouveaux projets durant les semaines qui ont suivi directement la crise sanitaire.
Je dirais que nous sommes passés en quelques jours d’un rôle de promotion économique à celui de survie économique.
Certains projets ont été mis en stand-by mais pour ceux qui étaient en cours, il a fallu imaginer de nouvelles solutions à court terme pour essayer de rebondir.

Quel est votre retour sur les mesures qui ont été décidées et mises en place par le Gouvernement
pour aider les entreprises ?

Globalement le retour en bon. Mais il est clair que nous avons dû imaginer, en très peu de temps, des nouvelles mesures de soutien en complément des mesures fédérales et que certaines d’entre-elles sont perfectibles. Le plus difficile a été justement de rechercher la complémentarité avec les mesures fédérales et de faire preuve de souplesse quand, quasiment chaque semaine, la Confédération annonçait de nouvelles mesures ou des modifications à celles précédemment décidées.

Quelles sont les conséquences de ces adaptations ?

Nos activités de tous les jours ont été fortement impactées. Non seulement il a fallu assurer l’introduction et le suivi de ces nouvelles mesures mais également répondre aux nombreuses sollicitations de toutes natures. Nous avons par exemple contribué à la mise à disposition de personnes pour la hotline pour le volet économique, ceci y compris durant les week-ends.

Quel est votre retour d’expérience par rapport à cette crise sanitaire ?

Professionnellement, la période jusqu’aux vacances d’été a été éprouvante mais d’un autre côté elle a été également passionnante. Elle nous a obligés à faire preuve d’un haut degré d’adaptation et de créativité. J’ai été impressionné par la solidarité et les collaborations qui se sont mises en place souvent de manière spontanée.
Pour la Promotion économique, nous avons profité de l’avantage d’être intégré au Service de l’économie et de l’emploi notamment pour toutes les questions liées aux RHT et mesures sanitaires. Cela a grandement facilité la réactivité par rapport à la situation.

D’un point de vue plus personnel, la situation vécue m’a permis d’en apprendre un peu plus sur la personnalité des gens avec qui je travaille et la capacité de ceux-ci à s’adapter à de nouvelles situations, fussent-elles de crise. J’imagine que les responsables RH ont d’ailleurs fait les mêmes constats, tant les réactions étaient contrastées d’une personne à l’autre.