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Une boisson pétillante et bonne pour votre santé

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En janvier dernier, j’ai eu le plaisir de rencontrer Alexandre de França et Diego Jenzer, les co-fondateurs de Upper Drinks SA, dans les locaux du Switzerland Innovation Park Basel Area à Courroux.

Ils se sont rencontrés à l’école obligatoire et ont vite constaté que leur date de naissance, lieu de naissance et double nationalité identiques n’étaient pas leurs seuls liens.
Une solide amitié s’est construite et leur complicité se ressent encore maintenant. Ils sont comme deux faux-jumeaux, c’est ainsi qu’ils sont parfois appelés dans leurs activités professionnelles. Leur jeunesse leur a laissé de magnifiques souvenirs amicaux qu’ils évoquent avec beaucoup de sourires.

Dans cette entrevue, en toute simplicité, ils nous parlent à tour de rôle de leur passion pour l’entrepreneuriat.

Alexandre & Diego, qu’est-ce qui vous a motivé à créer votre entreprise ?

[Alexandre] Depuis aussi longtemps que je me souvienne, nous avons toujours eu cette fibre entrepreneuriale, cette envie de créer quelque chose.

Après le séjour de Diego à Londres où l'on se retrouvait régulièrement entre autre dans l’idée d’entreprendre, nous nous sommes rejoints en Suisse et, naturellement, nous avons habité ensemble. C’était le moment d’entrer dans une nouvelle phase de création.

[Diego] Nous avions déjà créé ensemble, à Londres, deux entreprises. À l’époque, j’y habitais pour mes études en International Business. Alex venait me rendre visite durant son temps libre et nous restions toujours en contact virtuellement le reste du temps.     

Notre première expérience fut une entreprise de développement d'applications où nous sous-traitions le développement. L’autre consistait à évaluer de façon prédictive le potentiel de certaines cryptomonnaies en fonction d’une analyse automatisée des réactions/émotions suscitées sur des publications du réseau Twitter.

De mon côté, j’ai notamment développé avec une autre connaissance à Londres, une entreprise qui proposait une plateforme informatique dans le domaine du tourisme. Nous travaillions avec des clients tels qu’Accord Hotel & Airbnb en white label, afin qu’ils proposent des activités d’expériences locales à leurs clients au travers de notre outil.

Qu’est-ce qui fait de chacun de vous un entrepreneur ?

[Diego] Ce qui me motive, c’est le processus de création d’une entreprise. Transformer une idée en une entreprise qui fonctionne et cultiver son potentiel succès. C’est un processus de découverte. Au fur et à mesure que cela se développe, on adapte notre activité.

[Alexandre] C’est une bonne question. Je pense que partir de rien et avoir des gens qui collaborent avec toi, la gestion de l’entreprise et la mobilisation des ressources est une partie très intéressante tout comme le pilotage stratégique. Ce sont plein d’éléments qui coexistent et qui dépendent, au final, de ton idée de base.

Quelle est la répartition des rôles au sein de leur entreprise commune ?

Diego et Alexandre ont mis en place une répartition des rôles bien définie.
Diego s’occupe de la brasserie, des opérations, du R&D, de la logistique et de tout ce qui se passe à l’intérieur de la brasserie, il s’occupe également des achats.
Tandis qu’Alexandre s’occupe de la partie stratégique commerciale et administrative de l’entreprise.

Ensemble, ils partagent la totalité des enjeux et questions stratégiques de leur société dans leurs domaines respectifs.

Quelles sont vos activités ?

Nous avons découvert le Kombucha à Londres et, à notre retour en Suisse, nous avons décidé de créer quelque chose de similaire ici en Suisse. De là est née notre marque de Kombucha, Tchaa, un thé fermenté naturellement pétillant et rempli de probiotiques.vCette boisson apporte des éléments essentiels au bon fonctionnement du microbiote.

Nous avons créé un Kombucha premium, brut, non filtré et non pasteurisé, ce qui est relativement unique dans cette gamme de produits et plus particulièrement en Suisse. Ne pas altérer notre kombucha par la filtration ou la pasteurisation a été un choix stratégique volontaire.

Toutefois, cela nous impose une contrainte, c’est de stocker notre boisson au frigo. En rayon non réfrigéré un kombucha authentique poursuivrait sa fermentation. C’est un risque pour nous, car les commerces en Suisse ne sont pas tous équipés avec du stockage froid suffisant. Cependant nous avons décidé de relever ce défi afin de proposer le meilleur des kombucha à nos clients.

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Récemment, nous avons développé une ligne de Kombucha pop en canette. Cette boisson se différencie de la ligne originale par le fait qu’elle soit plus accessible en termes de prix et de goût, car c’est moins onéreux et s’assimile plus à ce que d’autres concurrents proposent sur le marché.

C’est un produit qui va plaire aux jeunes, aux gens qui se déplacent et souhaitent un format pratique. C’est, en quelque sorte, un soda amélioré car notre produit est sain.

Nous orientons nos activités autour de cette marque et avons créé toute la chaîne de valeur autour du Kombucha, en partant de la recherche et développement jusqu’à la livraison chez le client.

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Où est située la production de vos boissons ?

Nous avons une brasserie à Courrendlin et espérons nous étendre prochainement dans des locaux plus grands.

Où peut-on trouver vos produits ?

Nos produits sont accessibles directement sur notre boutique en ligne. Nous sommes également bien distribués dans l’arc jurassien notamment à Delémont au Mini-marché, Manor et Landi, ainsi qu’aux Vergers d’Ajoie à Coeuve, au Marché St-Germain à Porrentruy et au P’tit frais à Courrendlin.

Récemment, nous avons également remporté une place de choix dans les nouveaux automates de produits locaux développés par Dallmayr. Ils sont implantés dans le canton de Vaud et étendent leur présence dans toute la Suisse.

Nous avons l’idée d’étendre notre marque sur tout le territoire de la Suisse et sommes à la recherche de partenaires pour augmenter le potentiel de notre marque.

Quels sont vos objectifs pour l’année 2023 ?

Nous souhaitons maximiser notre production actuelle à Courrendlin. Le potentiel mensuel est d’environ 6'000 bouteilles et 6'000 canettes.

Pour atteindre cet objectif, nous avons déjà entrepris des démarches.

L’année 2023 s’annonce riche en défis.

Actuellement, Alexandre et Diego sont en plein processus de recrutement pour un revendeur et des personnes compétentes en communication afin de donner plus de visibilité à leurs produits, notamment sur les réseaux sociaux. À l’issue de cet objectif, ils seront en mesure de lever de nouveaux fonds.

Un autre objectif est d’avoir 1-2 plus grands partenaires pour atteindre la grande distribution avec laquelle ils sont actuellement en pourparlers. Peut-être que lors de vos prochains achats dans un des magasins du géant orange, vous pourrez trouver du Kombucha qui vient du Jura !

Et si vous deviez avoir une vision à moyen terme, quels seraient vos accomplissements dans 3 ans ?

[Diego] Nous aurons changé de locaux pour agrandir la brasserie et ainsi croître à la mesure de la demande de nos clients.
Il serait également agréable de devenir la référence sur le marché du vrai Kombucha.

[Alexandre] Nous serons présents dans les enseignes de grande distribution en Suisse et nos clients sauront ce qu’est un véritable Kombucha et quels sont ses bienfaits pour leur santé.

Leur grand défi de cette année est de passer de « petite brasserie » à une entreprise qui a une production plus étendue.

Quel est votre plus grand obstacle dans vos activités ?

Le fait d’être à temps partiel est un défi et parfois un obstacle. Nous travaillons chacun à 20% dans l’entreprise. Cela rend assez difficile la gestion de notre temps libre qui est relativement faible. Nous déléguons un maximum d’opérations, ce qui nous permet de faire fonctionner l’entreprise. Nous avons beaucoup de chance d’être entourés par les bonnes personnes. Syed, notre employé à 60%, s’occupe de la production et nous avons beaucoup de chance de pouvoir compter sur lui.

A contrario, quelle est la plus grande satisfaction que vous ayez ressentie depuis que vous avez créé votre entreprise ?

[Alexandre] Je pense que la plus grande satisfaction est de recevoir des commentaires positifs de nos clients. On constate alors qu’on a travaillé dans la bonne direction et c’est quelque chose qui nous tient à cœur à tous les deux.

De voir que notre société évolue constamment est également une grande satisfaction. Nous avons débuté dans un salon avec rien, mis à part des bocaux.
Nous avons continué dans un couloir avec rien, mis à part des bocaux.
Et nous avons fini par créer une Sàrl qui est devenue une SA qui poursuit sa croissance. Nous avons des personnes qui commencent à travailler pour nous et sur qui nous pouvons compter.      

Comment valorisez-vous l’accompagnement de Creapole

Dans le cadre de vos activités, vous avez fait appel à Creapole pour obtenir un accompagnement. De quoi aviez-vous besoin ?

Tout au départ, nous souhaitions approcher la Promotion économique du Canton du Jura afin d’obtenir un financement. Nous avons appris que nous pouvions avoir plus de chances pour présenter notre dossier si nous faisions d’abord appel à Creapole.

L’œil critique que Creapole a su émettre sur notre Business Plan et nos budgets nous ont aidé à lever des fonds l’année dernière et cette année également.

En quelques mots, quelle serait votre recommandation au sujet de Creapole ?

Tout nouvel entrepreneur ou personne qui pense avoir besoin de soutien pour ses démarches administratives ou consolider ses budgets ou son business plan devrait faire appel à leurs prestations.

Creapole est une initiative qui devrait être encore renforcée par d’autres compétences, par exemple la mise en relation avec des investisseurs. Le tissu économique jurassien mérite d’être développé, mais cela passe aussi par l’augmentation des investissements en ce sens.
 

Propos recueillis et transcrits par Franziska Zenger